Ces mesures techniques ne sont-elles pas plus
efficaces et moins onéreuses?

Il existe des solutions de remplacement de  la forêt de protection, mais qui sont beaucoup plus coûteuses. En outre, elles dégradent le paysage et ne livrent pas les autres prestations que la forêt assure en plus de la protection (fonctions de la forêt).

On attribue souvent une efficacité plus élevée aux mesures techniques qu’à la forêt de protection. Cela est dû en partie au fait qu’il est plus aisé de quantifier les effets des ouvrages de défense que ceux de la forêt. Un projet de l’OFEV est actuellement en développement dans le but de quantifier les effets protecteurs de la forêt et de faciliter ainsi la comparaison entre ces deux types de protection.

Alors que les mesures techniques ne sont mises sur pied la plupart du temps que ponctuellement et pour protéger contre un danger bien défini, la forêt protège à la fois sur de grandes étendues et contre plusieurs types de dangers naturels. Les coûts de construction et d’entretien des ouvrages techniques représentent un multiple de ceux des soins sylvicoles aux forêts protectrices. On estime que pour une même surface, les ouvrages de défense coûtent cinq à dix fois plus que les soins.

Des mesures d’aménagement du territoire seraient aussi possibles, mais la marge de manœuvre est limitée en raison de l’adhésion insuffisante de la population. Il est ainsi difficile d’imposer des fermetures temporaires de routes ou d’accès à un territoire donné en raison de la haute mobilité des usagers (travail, temps libre) et de la place importante du tourisme en Suisse. La délimitation préventive de zones de dangers permet de désigner des zones où, en fonction des dangers naturels, les constructions sont interdites ou seulement possibles sous certaines conditions.

Les forêts protectrices ne sont pas présentes  «depuis toujours» partout. Nombre d’entre elles sont le produit de plantations (pays de la Singine [FR], Entlebuch [LU], etc.). Heureusement que nos ancêtres ont alors réalisé ces travaux de plantation difficiles qui exigent un personnel nombreux. Les plantations sont rarement envisagées de nos jours en raison de leur coût.

Pour en savoir plus:

› Newsletter Forêt de protection Suisse n° 1/2008
› Projekt Protect-BIO
› OFEV: Mesures techniques
› Schutzbauten in Graubünden – für mehr Sicherheit vor Naturgefahren
› OFEV Rapport forestier 2005 sur l’état de la forêt suisse
› Plants forestiers pour haute altitude